"S’ils se taisent, les pierres crieront" : la sénatrice Valérie Boyer alerte sur le sort des chrétiens de Syrie

Lors d’une séance de questions au gouvernement, la sénatrice Valérie Boyer a exhorté la France à agir en faveur des minorités religieuses en Syrie, menacées par une nouvelle vague de violences.
"Permettez-moi de citer un verset de l'Évangile de saint Luc qui dit : 'S'ils se taisent, les pierres crieront'. Il sera trop tard demain pour que la langue du Christ soit encore parlée". C’est par ces mots, empruntés à l’Évangile que Valérie Boyer a conclu son intervention au Sénat, mardi 12 mars. La sénatrice LR des Bouches-du-Rhône a profité de la séance de questions au gouvernement pour alerter sur la situation dramatique des chrétiens de Syrie, victimes collatérales des récents massacres dans les zones alaouites du nord-ouest du pays.
En #Syrie les minorités sont encore en danger de mort, ne soyons pas de nouveau les témoins silencieux de ces génocides. Selon l’Evangile de St-Luc, "s’ils se taisent, les pierres crieront" et il sera trop tard, et demain qui parlera l'Araméen ? Qui parlera la langue du Christ ? pic.twitter.com/N0pmx2uzAx
— Valérie Boyer🎗️ (@valerieboyer13) March 12, 2025
Depuis début mars, la Syrie connaît une nouvelle escalade meurtrière, notamment dans la région de Lattaquié. Des affrontements sanglants ont opposé des factions islamistes radicales liées à Hayat Tahrir al-Cham, désormais au pouvoir à Damas, à des milices pro-régime. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 1 400 civils, principalement issus de la minorité alaouite, ont été tués. Parmi eux, une dizaine de chrétiens ont également perdu la vie, ravivant la crainte d’un retour des persécutions ciblées contre les minorités religieuses.
Face à cette situation, les Églises syriennes ont publié un communiqué commun dénonçant "des massacres de civils innocents" et appelant à une cessation immédiate des violences. Ces événements surviennent dans un climat de tension extrême, alors que la coalition rebelle dirigée par HTS a récemment pris le pouvoir dans le pays. Malgré les appels au dialogue lancés par certaines forces politiques, la peur domine chez les minorités. La sénatrice Valérie Boyer, engagée de longue date dans la défense des chrétiens d’Orient, a rappelé qu’il est "encore temps d’agir" pour éviter ce qu’elle qualifie de "solution finale".
"Comment éviter la solution finale, l'extermination pour ces minorités ?"
Ce n’est pas la première fois que l’élue interpelle le gouvernement sur le sort des chrétiens syriens. Membre du groupe d’étude sur les chrétiens d’Orient lors de son passage à l’Assemblée nationale, elle s’était rendue en 2016 à Damas pour témoigner de la situation sur place. Ce déplacement, marqué par une rencontre controversée avec Bachar al-Assad, avait provoqué des réactions vives. Son intervention de jeudi a par ailleurs été accompagnée par des protestations dans l'assemblée.
Aujourd’hui, Valérie Boyer s’alarme d’un "nouvel effondrement" pour ces communautés : "Demain, qui parlera encore l’araméen, la langue du Christ ?", a-t-elle souligné sur son compte X, dans un commentaire qui accompagne la vidéo de son intervention.
Camille Westphal Perrier